La première victime de cette exposition est la classe politique dans son ensemble. Le Président du Bénin, Patrice Talon, chef d’État africain en exercice, a donné une leçon de réalisme et d’ouverture d’esprit en déclarant que « le passé est le passé, il faut gommer les rancœurs et tourner résolument son regard vers l’avenir ». Cette déclaration contraste fortement avec les discours victimaires de nombreux élus martiniquais, qui utilisent l’esclavage et la traite négrière pour masquer leur incompétence dans la gestion du présent et leur incapacité à penser l’avenir. Les déclarations du Président de la Collectivité Territoriale de Martinique, qui s’est opposé à l’exposition béninoise à l’habitation Clément, sont particulièrement choquantes. Il a affirmé catégoriquement son refus d’inviter cette exposition, se comportant presque comme un souverain dictatorial. Face à cet événement majeur de la visite d’un chef d’État africain en Martinique, il aurait pu saisir l’opportunité de stimuler les échanges économiques et culturels avec le Bénin, un État francophone d’Afrique. Malheureusement, il a préféré rester prisonnier d’une vision étroite et passéiste de l’histoire.
La visite du Président du Bénin a également mis en lumière les médias et le monde de la culture martiniquaise. Ces derniers ont été critiqués pour leur discours incessant victimisant les Martiniquais en les présentant comme les uniques victimes de la colonisation. Or, le Président Talon a publiquement refuté ces allégations en reconnaissant le rôle joué par les roitelets d’Afrique dans la traite négrière. Il a souligné que ces dirigeants africains étaient les premiers esclavagistes de leurs compatriotes, en capturant des individus lors de razzias et en les vendant aux négriers. Sans leur complicité, le commerce triangulaire entre l’Afrique et les Antilles n’aurait pas pu exister. Cette mise en lumière de la responsabilité des dirigeants africains dans l’esclavage a déstabilisé les pseudo-historiens et journalistes engagés, qui cherchent à exploiter la souffrance passée des Martiniquais à des fins personnelles. Le Président du Bénin ne s’est pas laissé influencer par leurs manipulations et a réaffirmé la nécessité de se tourner vers l’avenir plutôt que de s’enfermer dans une vision passéiste.
En conclusion, l’exposition « Révélation ! Art contemporain du Bénin » a provoqué une véritable explosion dans la sphère politique, culturelle et médiatique martiniquaise. En remettant en question les discours victimaires et en encourageant un regard tourné vers l’avenir, elle a suscité des réactions vives chez certains acteurs de la vie martiniquaise. Cette exposition a néanmoins permis de rappeler l’importance de dépasser les clivages historiques et de créer des liens culturels et économiques avec les pays africains.
Cédric Raphaël DOSSOU-YOVO