Chaque année, le 3 mai, la journée internationale de la liberté de presse est célébrée à travers le monde. Cette date symbolique vise à sensibiliser le public à l’importance de la liberté de la presse et à défendre les droits des journalistes à exercer leur métier en toute indépendance. Pourtant, malgré les discours et les déclarations de bonnes intentions, la réalité est bien souvent tout autre.
Le bal des discours est une tradition bien ancrée lors de cette journée. Les dirigeants politiques et les responsables des médias rivalisent d’éloges sur la liberté de la presse, en insistant sur son rôle essentiel pour une société démocratique et équitable. Les journalistes, pour leur part, rappellent sans cesse l’importance de pouvoir exercer leur métier sans entraves et sans pressions. Mais ces belles paroles peinent à masquer une réalité plus sombre : dans de nombreux pays, la liberté de la presse est bafouée, muselée, voire totalement absente.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon le dernier rapport de Reporters sans frontières, près de 350 journalistes sont actuellement emprisonnés à travers le monde pour avoir exercé leur métier. Dans certains pays, les atteintes à la liberté de la presse sont monnaie courante, allant de la censure à la répression violente en passant par les menaces et les pressions économiques. Les médias indépendants sont la cible privilégiée de ces attaques, étant perçus comme des empêcheurs de tourner en rond par les gouvernements autocratiques ou corrompus.
Pourtant, la liberté de la presse est un pilier fondamental de toute société démocratique. Elle permet de garantir la transparence et la responsabilité des gouvernants, tout en donnant une voix aux voix des sans-voix. Les journalistes sont souvent des lanceurs d’alerte, des empêcheurs de tourner en rond, des veilleurs vigilants chargés de débusquer les injustices et les abus de pouvoir. Sans eux, la société serait privée d’une partie essentielle de sa santé démocratique.
Il est donc plus important que jamais de défendre la liberté de la presse, de soutenir les journalistes dans leur mission de service public. Les autorités politiques, les institutions internationales et la société civile doivent agir de concert pour garantir un environnement propice à un journalisme indépendant, pluraliste et de qualité. Il s’agit d’une responsabilité collective, un devoir moral envers la démocratie et les droits de l’homme.
Pour cela, des mesures concrètes doivent être prises. Les lois répressives doivent être abrogées, les journalistes emprisonnés libérés, les violences à leur encontre condamnées avec fermeté. Les médias doivent bénéficier d’une protection juridique renforcée, d’un accès libre à l’information, d’une économie pérenne. Les citoyens doivent être sensibilisés à l’importance de la liberté de la presse, à la nécessité de la soutenir et de la défendre.
Certes, la tâche est immense, les obstacles nombreux. Mais l’enjeu en vaut la peine. Car sans liberté de la presse, il n’y a pas de démocratie possible. Sans voix critiques, sans contre-pouvoir, les abus de pouvoir et les injustices restent impunis. Les citoyens sont privés d’une information libre et pluraliste, condition sine qua non de tout choix éclairé.
Alors, en ce jour de célébration de la liberté de la presse, rappelons-nous que la lutte pour ce droit fondamental est un combat de tous les instants. Soyons solidaires des journalistes menacés, exigeons des autorités politiques et économiques le respect de ce principe essentiel. Et surtout, n’oublions pas que la liberté de la presse n’est pas un acquis définitif, mais un combat perpétuel. Un combat qui vaut la peine d’être mené, pour que la lumière de l’information éclaire toujours les zones d’ombre du pouvoir.
Hugues Hector ZOGO