Au cœur de la société, une école ordinaire se tient majestueusement, telle une forteresse inaccessible. Les enfants handicapés qui tentent courageusement de pénétrer ses portes sont accueillis avec mépris et indifférence. Portes scellées, regards dédaigneux, moqueries voilées, tous ces enfants sont rejetés sans autre forme de procès.
Prenons le cas de Sophie, une jeune fille autiste de neuf ans, pleine de potentiel et de rêves. Elle observe avec des yeux tristes ses camarades non-handicapés se rassembler joyeusement dans la cour de l’école, partageant des rires et des jeux. Mais pour elle, les portes sont fermées. La société dicte cruellement qu’elle ne peut participer qu’à des programmes spécifiques pour enfants handicapés dans des écoles séparées, privant ainsi Sophie de l’opportunité d’une éducation inclusive, équitable et de qualité.
Quant à Ahmed, un garçon atteint d’une déficience physique, il est confronté à un autre aspect soulignant la violation des droits fondamentaux des enfants handicapés : l’accessibilité. Les rues dans lesquelles il se faufile, la plupart du temps dans son fauteuil roulant, sont parsemées d’obstacles physiques, de trottoirs inadaptés et d’entrées inaccessibles. Ahmed est piégé, condamné à l’isolement par le simple fait de ne pas pouvoir facilement se déplacer d’un point à un autre.
Rejet et isolement sont également présents dans le domaine des loisirs et des activités sociales. Les parcs d’attractions, les musées, les cinémas et autres lieux de divertissement sont rarement adaptés aux enfants handicapés. Les restrictions physiques et attentes inexistantes font que ces enfants sont contraints de regarder les autres s’amuser sans pouvoir participer pleinement.
La violence et la maltraitance n’épargnent pas non plus les enfants handicapés, créant une atmosphère empreinte de peur et de vulnérabilité. Les cas horribles de négligence, de sévices physiques et de violences sexuelles à l’égard de ces enfants soulignent l’ampleur de la violation de leurs droits humains. Leur incapacité à se défendre et à communiquer efficacement rend ces enfants particulièrement vulnérables aux abus de toutes sortes.
Les droits à la santé et aux soins appropriés sont également bafoués dans cette scène macabre. Les enfants handicapés ont besoin de soins spécialisés adaptés à leurs besoins particuliers, mais ils se retrouvent souvent confrontés à des services de santé inaccessibles et insuffisants. L’absence de professionnels de la santé formés et sensibilisés à la réalité des enfants handicapés engendre une négligence coupable et leur dénie un droit fondamental à une santé optimale.
Cette scène poignante décrit avec justesse et concision la réalité impitoyable à laquelle sont confrontés les enfants handicapés dans notre société. Leur rejet, leur isolement, leur maltraitance et la violation systématique de leurs droits doivent nous alerter et susciter une réelle volonté de changement. Il est essentiel de promouvoir une éducation inclusive, de lutter contre le statut quo et de prévoir des mesures qui favorisent l’accessibilité pour tous. Seul un tel engagement permettra de créer une société où les enfants handicapés pourront jouir pleinement de leurs droits, de leur dignité et de leur place légitime dans la société.
Hugues Hector ZOGO