La jeunesse d’aujourd’hui est souvent prise entre deux feux : d’un côté, le militantisme politique, de l’autre, l’engagement citoyen. Si ces deux notions peuvent sembler similaires, elles se différencient pourtant sur de nombreux aspects. Et c’est précisément là que la jeunesse se trouve piégée. D’un côté, le militantisme politique suscite l’intérêt des jeunes en offrant une manière de défendre leurs idées et de participer activement au processus démocratique. De nombreuses causes sont défendues par les jeunes militants : la lutte contre le changement climatique, les droits des minorités, la justice sociale, pour n’en citer que quelques-unes. Ces jeunes militants se mobilisent et organisent des manifestations, des sit-in, des pétitions, dans l’espoir de faire entendre leur voix et d’apporter des changements significatifs. Cependant, le militantisme politique peut également être source de frustration et de désillusion pour les jeunes. Les résultats concrets se font souvent attendre, car les décisions politiques ne sont pas toujours prises en faveur des causes défendues. Les compromis politiques et les contraintes institutionnelles peuvent ainsi freiner l’élan de la jeunesse militante.
D’un autre côté, l’engagement citoyen renvoie à des actions concrètes menées au sein de la société pour améliorer le quotidien des autres. Cela peut prendre différentes formes : être bénévole dans une association caritative, participer à des projets de développement durable, donner des cours de soutien scolaire, s’engager dans des actions de solidarité internationale, etc. L’engagement citoyen permet aux jeunes de se sentir utiles et de contribuer à un monde meilleur, en mettant en pratique leurs valeurs et en faisant preuve de solidarité. Cependant, l’engagement citoyen présente ses propres limites. Les actions menées ne sont souvent que des pansements sur les maux de la société, plutôt que des solutions durables. La jeunesse se retrouve parfois prise dans un cercle vicieux où elle doit sans cesse compenser les carences des politiques publiques. Cette situation peut être décourageante pour les jeunes engagés, qui ont l’impression que leurs actions ne suffisent pas à combler les lacunes de la société.
Ainsi, la jeunesse se trouve piégée entre deux aspirations : celle de changer les choses à travers le militantisme politique et celle d’agir concrètement grâce à l’engagement citoyen. Les deux approches sont importantes et complémentaires, mais elles nécessitent également d’être repensées et adaptées aux réalités contemporaines. Il est essentiel que les jeunes se mobilisent dans les luttes politiques afin de défendre leurs droits et de faire évoluer les mentalités. Mais il est tout aussi important de développer des actions concrètes au sein de la société pour améliorer le quotidien des autres. Les deux approches peuvent se renforcer mutuellement si elles sont menées de manière cohérente et coordonnée. Il est également urgent de repenser le fonctionnement de notre système politique et de nos institutions pour y intégrer l’expertise et le regard critique de la jeunesse. Les jeunes doivent être entendus et avoir leur mot à dire dans les décisions qui les concernent.
La jeunesse est prise entre militantisme politique et engagement citoyen. Elle se retrouve piégée entre l’espoir de changer les choses rapidement grâce au militantisme politique et le besoin d’agir concrètement dans la société grâce à l’engagement citoyen. Pour sortir de ce piège, il est nécessaire de repenser nos approches et de combiner les deux actions de manière cohérente pour créer un réel changement sociétal.
Hugues Hector ZOGO