Les parlementaires béninois ont examiné et voté la modification du Code électoral dans la nuit du mardi 5 mars 2024. Cette décision faisait suite à une invitation de la Cour constitutionnelle visant à rétablir l’égalité en matière de parrainage des candidats à l’élection présidentielle de 2026. Cependant, les élus ont décidé d’aller au-delà des recommandations de la Cour en intégrant de nouvelles dispositions dans le texte.
Quelles sont les modifications adoptées par le parlement ?
Dorénavant, les duos de candidats à l’élection présidentielle de 2026 devront être parrainés par 15% des députés et/ou maires, contre 10% précédemment. Ainsi, il faudra désormais l’approbation de 28 députés et maires pour parrainer un candidat à la présidentielle. De plus, les députés et maires ne pourront parrainer que des candidats appartenant ou désignés par le parti qui les a élus.
Par ailleurs, le texte modifié stipule que seuls les partis ayant obtenu au moins 20% des voix exprimées au niveau national pourront prétendre à un siège à l’Assemblée nationale, alors que seul un seuil de 10% était exigé antérieurement. À l’issue de la séance plénière, l’Assemblée nationale a adopté par 79 voix pour, 28 contre et une abstention la loi 2024-13 modifiant et complétant la loi 2019-43 du 15 novembre 2019 portant Code électoral au Bénin.
Retour sur le lourd passé douloureux
Au Bénin, plusieurs partis politiques régionaux ont émergé ces dernières années, mettant en avant les intérêts et revendications spécifiques des différentes ethnies et régions du pays. Si certains considèrent que ces partis régionalistes permettent de prendre en compte les spécificités locales et de représenter au mieux les populations, d’autres s’inquiètent des conséquences de leur montée en puissance sur la stabilité politique et sociale du pays.
En effet, les partis régionalistes peuvent contribuer à diviser la population en encourageant les clivages ethniques et régionaux. Ils peuvent ainsi renforcer les préjugés et stéréotypes entre les différentes communautés, favorisant ainsi les tensions et les conflits intercommunautaires.
De plus, les partis régionaux peuvent fragiliser la cohésion nationale en affaiblissant l’unité et la solidarité entre les différentes composantes de la société béninoise. En se concentrant uniquement sur les intérêts de leur région ou de leur ethnie, ces partis peuvent négliger les enjeux communs et les intérêts généraux du pays, ce qui peut entraîner des blocages politiques et compromettre le développement du pays.
Par ailleurs, les partis régionaux peuvent également compromettre la démocratie en favorisant le clientélisme et le favoritisme. En se concentrant sur les intérêts de leur propre région ou groupe ethnique, ces partis peuvent privilégier certains groupes de la population au détriment des autres, ce qui peut créer des inégalités et des injustices sociales.
Enfin, les partis régionaux peuvent fragiliser l’Etat en affaiblissant son autorité et sa légitimité. En créant des rivalités et des tensions entre les différentes régions du pays, ces partis peuvent affaiblir la capacité de l’Etat à assurer la sécurité et l’ordre public, ce qui peut compromettre la gouvernance et la stabilité du pays.
Face à ces risques, il est important que les acteurs politiques béninois veillent à promouvoir l’unité nationale et à favoriser le dialogue et la coopération entre les différentes composantes de la société. Il est essentiel de mettre en place des mécanismes de représentation politique qui prennent en compte les spécificités régionales et ethniques du pays tout en favorisant l’unité et la solidarité entre les différentes communautés. Avec la relecture du code électoral, le texte modifié stipule que seuls les partis ayant obtenu au moins 20% des voix exprimées au niveau national pourront prétendre à un siège à l’Assemblée nationale, alors que seul un seuil de 10% était exigé antérieurement.
Des avancées significatives enregistrées
La récente modification du code électoral a introduit un changement majeur dans le paysage politique en fixant un seuil de 20% des voix exprimées au niveau national pour qu’un parti puisse prétendre à un siège à l’Assemblée nationale. Cette décision vise à favoriser l’unité nationale en poussant les politiciens à s’entendre autour d’un idéal commun, plutôt que de se perdre dans des querelles partisanes stériles.
Avant cette réforme, un seuil de 10% était exigé pour accéder à l’Assemblée nationale, ce qui permettait à de nombreux petits partis régionaux d’obtenir des sièges sans réellement représenter une grande partie de la population nationale. Cette situation alimentait le régionalisme et la fragmentation politique, favorisant les intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général.
Désormais, avec ce seuil relevé à 20%, les partis politiques devront viser une plus large base électorale pour espérer être représentés à l’Assemblée nationale. Cela aura pour conséquence de réduire l’influence des partis régionaux et de mettre fin au chantage des chefs politiques qui utilisaient leur position pour faire pression sur les candidats présidentiels.
Cette mesure vise à renforcer la cohésion nationale en favorisant des partis politiques avec une représentation plus large et en limitant l’influence des petits partis régionaux qui peuvent fragiliser la démocratie en favorisant des intérêts particuliers. Cela encourage les politiciens à travailler ensemble pour trouver des solutions communes aux problèmes nationaux, plutôt que de se perdre dans des luttes de pouvoir stériles. Cette réforme du code électoral marque une avancée significative dans la consolidation de l’unité nationale et la promotion de l’intérêt général. Elle contribuera à mettre fin à la question du régionalisme et à promouvoir une gouvernance plus efficace et plus représentative.
Sortir les populations des pièges d’intoxication
Cette avancée significative dans le domaine électoral au Bénin a suscité de nombreux débats et discussions au sein de la population. Certains y voient une manière de renforcer la démocratie et de favoriser l’émergence de leaders responsables et engagés, tandis que d’autres craignent que cela ne restreigne la diversité politique et favorise les partis déjà établis au détriment des nouveaux venus.
Cependant, il est important de souligner que cette modification du code électoral s’inscrit dans une dynamique plus large visant à renforcer les institutions démocratiques et à promouvoir l’unité et la stabilité politique au Bénin. En fixant un seuil minimal de voix pour accéder à l’Assemblée nationale, le législateur cherche à encourager les partis politiques à travailler ensemble pour l’intérêt général, plutôt que de s’engager dans des luttes partisanes destructrices.
Cette mesure vise également à garantir une représentation plus équilibrée et diversifiée au sein du Parlement, en favorisant l’émergence de coalitions et d’alliances politiques basées sur des valeurs communes et des objectifs partagés. En effet, en exigeant un soutien minimal de 20% des électeurs au niveau national, le nouveau code électoral vise à garantir que les partis qui accèdent à l’Assemblée nationale bénéficient d’une légitimité suffisante pour représenter l’ensemble de la population.
Il est essentiel pour les citoyens béninois de comprendre les enjeux derrière cette modification du code électoral et de ne pas tomber dans le piège de l’intoxication. Il est primordial de reconnaître que le Bénin ne peut pas faire marche arrière sur la voie de la démocratie et du progrès, et que des réformes comme celle-ci sont nécessaires pour garantir un avenir meilleur pour tous les citoyens. Il est crucial pour la population de soutenir ces efforts et de s’engager activement dans la vie politique du pays pour contribuer à la construction d’une société plus juste, inclusive et prospère pour tous.
Salle de Presse – Repères Impacts