Le 21 août 2024, un colloque international a été organisé au Centre Culturel de Rencontre International John Smith (CCRI John Smith) à Ouidah, honneur rendu au Bénin et à sa riche histoire. Intitulé « De la Route de l’Esclave aux Routes des Personnes mises en Esclavage : Résistance, Liberté, Héritage : Regards et Perspectives sur les trente ans (1994-2024) du Projet de l’UNESCO », cet événement a permis de réfléchir aux enjeux de la traite négrière et de l’esclavage dans le cadre du projet de l’UNESCO lancé en 1994.
Le colloque, soutenu par le Comité de Commémoration du 23 août (CCOM 23), a débuté par un panel inaugural où les éminents communicateurs, le professeur Bellarmin Codo et la socio-anthropologue Rachida de Souza, ont dressé un état des lieux du projet « Route de l’Esclave » et des défis rencontrés. Cette introduction a été suivie de discours de personnalités influentes, dont Christophe Chodaton, président du CCOM 23, et Didier Maixent Djeigo, député et fils de Ouidah, qui ont souligné l’importance de cet événement.
Le colloque s’est articulé autour de quatre pannels, chacun abordant des thématiques variées liées à la traite négrière. Les communications présentées ont fait preuve d’une rigueur scientifique impressionnante, tout en évoquant l’émotion et des vérités historiques essentielles. Des chercheurs tels que Dr. Eméry Patrick Effiboley et Lokoman Mathieu Houndadjo ont cherché à déconstruire des clichés et à éclairer les aspects souvent méconnus de l’esclavage. Leur travail a ravivé la mémoire de la douleur historique et de l’injustifiable génocide lié à la traite négrière.
D’autres interventions ont exploré la place de la traite négrière dans la littérature historique, ainsi que le rôle des associations et des personnalités dans la préservation de la mémoire collective. Parmi les intervenants notables figurait le professeur Aguessy Jean Honorat, reconnu pour son engagement dans la vulgarisation de l’histoire de l’esclavage. Hugues Lami, en provenance de Guadeloupe, a mis en lumière les contributions de son association, Adolé-les fils retrouvés, qui œuvre entre la Guadeloupe, le Bénin et le Togo.
Ce colloque a été une occasion unique d’aborder des sujets souvent évités dans un contexte mondial où les récits de la traite négrière et de l’esclavage sont souvent minimisés ou oubliés. Le travail acharné du CCOM 23 a permis de garantir le succès de cet événement marquant. Ce fut non seulement un succès académique, mais aussi un moment de célébration pour le Bénin et Ouidah, renforçant ainsi l’identité et la mémoire collective autour de ce douloureux héritage. Le CCRI John Smith, lieu symbolique de vie et de mémoire, a joué un rôle essentiel dans cette commémoration, qui culminera avec la célébration officielle de la Journée Internationale du Souvenir de la Traite Négrière et de son Abolition, le 23 août 2024, à la plage de Ouidah.
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