Dans notre société actuelle, la mort est devenue un sujet tabou, souvent évité et ignoré. Pourtant, il s’agit d’un passage inéluctable qui touche chacun d’entre nous. Malheureusement, dans notre quête incessante de prestige et de reconnaissance sociale, nous avons oublié le véritable sens de cette étape finale de notre existence.
La mort se célèbre désormais dans un A, où l’obsession de paraître prend le pas sur le deuil et la douleur des familles endeuillées. Les enterrements deviennent des spectacles grandioses, mettant en scène une pièce où chacun se doit de jouer son rôle. Les fleurs, les corbillards, les cercueils en acajou sont autant de symboles ostentatoires de richesse et de statut social.
Pourtant, il n’est pas rare de constater que ces cérémonies grandiloquentes sont organisées par des familles démunies, luttant au quotidien pour joindre les deux bouts. Comment expliquer ce paradoxe ? Comment expliquer que certaines personnes préfèrent dépenser des sommes astronomiques pour un dernier adieu, plutôt que de prendre en charge les besoins de leurs proches vivants ?
La réponse est complexe et témoigne de l’influence de notre société de consommation. Les médias, les réseaux sociaux, les émissions de télé-réalité, tous contribuent à nourrir cette idée que la mort doit être un événement grandiose, où le faste et le luxe doivent primer. Cela devient une occasion pour se glorifier et montrer aux autres sa réussite, même si cela signifie s’endetter davantage.
Et les entreprises funéraires, bien conscientes de cette demande croissante, n’hésitent pas à profiter de cette situation. Les prix exorbitants pratiqués pour un enterrement sont justifiés par la qualité des services proposés, mais il est difficile de ne pas voir le véritable objectif : le profit. Les familles, aveuglées par le désir d’offrir à leur défunt les meilleurs adieux possibles, se retrouvent prises au piège de ces tarifs prohibitifs.
Pourtant, il est important de rappeler que la mort n’est pas une compétition. Elle ne dépend pas du montant dépensé lors de l’enterrement. Le véritable hommage réside dans l’amour que l’on porte à la personne disparue, dans les souvenirs que l’on partage. Il est essentiel de recentrer nos priorités et de réaliser que la célébration de la mort ne doit pas se résumer à une démonstration d’opulence.