Le 23 août 2024, Ouidah a vibré au rythme d’une commémoration exceptionnelle à l’occasion de la Journée Internationale de la Souvenir et de la Traite Négrière, un événement qui a rassemblé des milliers de participants venus de divers horizons, tous animés par un même souci : rendre hommage à ceux qui ont souffert de la traite négrière et poursuivre le devoir de mémoire. Cette édition 2024 de la JISTNA a été marquée par la profondeur des réflexions et les échanges multiculturels sur l’impact historique et contemporain de l’esclavage.
Le thème central de cette année, « Réfléchir pour Reconstruire », a résonné à travers les discours, les ateliers et les différentes activités proposées. Les participants étaient invités à vivre un moment de recueillement, à explorer l’histoire et à participer à des discussions sur la manière dont cette mémoire peut être transmise aux générations futures. Les intervenants ont souligné l’importance d’assumer collectivement cette histoire, en la transcendant pour en faire un levier d’unité et de fraternité entre les peuples.
La mémoire de l’esclavage ne doit pas être un poids, mais plutôt une force qui nous pousse à construire un avenir commun. C’est pourquoi depuis plusieurs années au Bénin, des initiatives concrètes se prennent et visant à renforcer les liens entre le Bénin et les diasporas africaines, notamment l’ouverture de lignes aériennes directes entre le Bénin et les Amériques, symbolisant une reconnexion précieuse avec les descendants des esclaves. La JISTNA 2024 a été l’occasion de présenter les avancées des 20 programmes de réhabilitation de sites mémoriels au Bénin. Des lieux emblématiques tels que le fort portugais, la place aux enchères et le mémorial de Zougbodji ont été mis à l’honneur, profitant de la présence des participants pour promouvoir la préservation de ces espaces. Le gouvernement a exprimé son engagement à restaurer ces sites, transformés en espaces de mémoire et d’éducation, permettant ainsi aux visiteurs de saisir la gravité des événements liés à la traite négrière.
Au cœur des festivités, une série d’ateliers et de témoignages ont permis aux participants d’explorer la diversité des expériences vécues par les ancêtres des béninois et les descendants d’Afrique tout autour du globe. La parole a été donnée à des historiens, des artistes et des membres de la diaspora, qui ont partagé leurs réflexions sur la manière dont cette mémoire collective peut être honorée et intégrée dans le récit national. Des performances artistiques, mêlant musique et danse, ont célébré les cultures africaines tout en rendant hommage aux souffrances passées.
L’engagement des jeunes a été particulièrement mis en avant durant cet événement. Des écoles et des groupes d’étudiants ont participé activement, apportant des perspectives fraîches sur l’importance de ce devoir de mémoire. Les jeunes ont discuté des moyens de transmettre ces histoires aux générations à venir, utilisant les réseaux sociaux et les plateformes numériques comme outils de sensibilisation et d’éducation.
La JISTNA 2024 à Ouidah a été un moment fort de mémoire et d’engagement. Elle a permis de raviver des souvenirs, de créer des ponts entre les générations et de renforcer la lutte contre l’oubli. Cet événement a été une invitation à transformer la mémoire de l’esclavage en une source d’inspiration pour la réconciliation et la construction d’un avenir empreint de justice et de solidarité. La célébration s’est achevée par un message d’espoir, celui de construire ensemble un monde où les erreurs du passé deviennent des leçons pour l’avenir.
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