Je partirai de quelques mots-clés pour poser le débat et mon questionnement.
Qui refuse le débat, fuit le dialogue et s’enlise dans de fausses certitudes. Cette dictature intellectuelle ne répond à aucune démarche scientifique. Ne devient scientifique que ce qui découle de la critique non calomnieuse de la contradiction pour arriver à des compromis acceptables. J’aime bien cette formule des jésuites : VOIR JUGER AGIR. Nous avons vu et nous devons témoigner.
Rencontre des cultures
Choc des cultures
Interpénétration des cultures
Contexte historique mais aussi contexte contemporain des cultures.
Parlons-en !
La culture est l’ensemble évolutif des permissions, des restrictions, des interdictions et des jurisprudences de chaque peuple à chaque étape de son évolution.
Nous ne devons pas nous déshabiller parce que nous nous excitons en voyant des gens d’une culture de métissage lointain nous exposer leur pratique du nudisme.
Toute la question est de savoir ce qui caractérise la pudeur dans chaque société et en détermine le système de valeurs et les mécanismes de régulation.
Très franchement, au risque de choquer les courants nostalgiques des vestiges du passé car je déteste d’être hypocrite en pensée, je trouve que les organisations de VODUN-DAYS sont allés trop loin en faisant une confusion entre les symboles culturels et les symboles cultuels. Les premiers peuvent être dévalorisants pour les seconds. Comment peut-on détester la continuité de l’Etat par une rupture radicale choisie et en même être un fervent défenseur de la continuité historique. C’est là un grand paradoxe.
Nous sommes désagréablement surpris par l’absence d’un hommage rendu au Président Nicéphore Dieudonné SOGLO à qui nous devons Ouidah 92. Il mérite bien GRAND MERCI à l’ouverture des journées. Ne soyons pas amnésiques car la rupture et le nouveau départ auraient pu être une opportunité pour que nos trois chefs d’Etat se réconcilient en créant une passerelle de rencontre entre Ouidah92 et Ouidah capitale mondiale du festival des VODUN-DAYS.
J’ai en dédain l’hypocrisie et la lâcheté intellectuelles.
Le comité d’organisation a 5/10 avec mention passable.
Oui, le moderne est fumant et trompeusement transparent pour considérer le sacré comme l’énigme qui a besoin d’une face cachée au nom du principe selon lequel la rareté détermine le prix et la curiosité.
Je fais partie des citoyens qui rejettent le caractère ostentatoire des VODUN-DAYS. Nous sommes allés trop loin inutilement. Trop de mélanges forment un magma d’amalgames. Et nous y sommes ! En plus, le Tofa 2024 vient en rajouter à nos doutes. J’espère qu’il y aura une évaluation sans complaisance de cette première édition des VODUN-DAYS et que les gens ne vont pas se retrouver entre eux pour échanger des fleurs de tournesol. Et puis Koffi Olomidé, encore un Koffi de la RDC pour agrémenter la fête des VODUN. J’espère que l’honnêteté intellectuelle recommande qu’on nous dise dans cette évaluation quel est l’impact du VODUN Koffi sur les manifestations de VODUN-DAYS, surtout sa valeur ajoutée sous l’angle culturel.
Le Béninois n’est pas exigeant en culture de redevabilité des dirigeants envers le peuple souverain, alors chacun vient faire ce qu’il veut de l’argent public au mépris des urgences nationales. Ça me met mal à l’aise.
J’ai lu il y une vingtaine d’années un ouvrage remarquable de notre compatriote feu Basile Kossou, sur la dimension culturelle du développement. Avec feu professeur Basile Adjou, ils sont les deux Béninois dont les réflexions scientifiques ne relèvent pas de nos blablablas cosmétiques. Je salue leurs mémoires. Ceux-là savent le lien entre culture et développement ; ils savent comment nous l’enseigner.
Simon-Narcisse Tomety